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Dans notre dernier podcast, nous avions échangé avec Nadia Karmel, naturopathe et sophrologue certifiée, spécialiste de la femme, de la femme enceinte, et de l’enfant, sur les bienfaits de la sophrologie pendant la grossesse. Nous la retrouvons pour discuter de ce que cette technique peut apporter pour bien vivre le post-partum, c’est-à-dire la période après l’accouchement.
Il commence au moment-même de l’accouchement ! La sophrologie a une importance cruciale car elle prépare au mécanisme de l’accouchement, au moment où l’on va donner la vie au bébé, au moment où l’on a cette vie entre nos mains. Il y a véritablement une vie avant et une vie après l’accouchement et la sophrologie propose un accompagnement de tous ces chamboulements.
La sophrologie va répondre à beaucoup de problématiques, dont la 1ère : cette dualité qui consiste à dire qu’on doit accoucher dans la douleur mais aimer éperdument ce bébé, qui nécessite que la femme soit accompagnée, dans les mécanismes de douleur de l’accouchement et de l’après-naissance.
Le second intérêt de la sophrologie est le fait d’apporter aux femmes ce dont elles ont elles-mêmes besoin pour mieux vivre le chamboulement que représente le fait de devenir mère.
Il s’agit, idéalement pendant la grossesse et ce dès que la future mère a annoncé qu’elle est enceinte, de faire une anticipation positive du post-partum pour éviter toute anticipation négative de l’accouchement et du post-partum. Mais il n’est jamais trop tard ! Les séances de sophrologie peuvent tout à fait être démarrées après l’accouchement si la femme n’a pas eu la possibilité de commencer alors qu’elle était enceinte.
La sophrologie va donner plusieurs outils qui permettent notamment de :
Après la naissance de son enfant, la jeune maman se sent moins entourée que pendant la période de grossesse et de préparation à la naissance. Les séances de sophrologie vont également permettre d’avoir des rendez-vous réguliers où elle va pouvoir effectuer un travail sur elle et se remettre au centre, être présente à soi.
La sophrologie permet d’agir quand le problème est là, mais idéalement intervient, par anticipation pendant la grossesse, bien avant que les problématiques ne se posent.
Souvent, après l’accouchement, on a très peu de temps à s’accorder, je vous propose donc de vivre cet exercice rapide, qui s’appelle “la détente en 3 points”, qui dure 5 minutes et peut ainsi s’intégrer sans difficulté dans notre quotidien. Il permet de se centrer, de mieux accepter notre schéma corporel et d’apporter un état de relaxation.
L’idéal est de le faire individuellement mais cela est aussi possible avec et pour le papa et les enfants ; ce qui va leur permettre de se détendre aussi et de faire en sorte que la sphère familiale soit la plus “zen” possible.
Pour pouvoir profiter de cette séance de sophrologie, dite de détente en 3 points, écoutez le podcast !
On cherche avant tout à trouver cette forme de détente, appelée niveau sophroliminal, qui correspond au bord du sommeil. On dit en sophrologie qu’il y a quatre niveaux de conscience :
Le niveau sophroliminal permet de faire des exercices de visualisation, car dans cette attitude entre veille et sommeil, la personne est en état de “baisse de vigilance”, elle commence à lâcher prise et est donc beaucoup plus ouverte sur elle-même et à même de travailler en introspection.
Pour permettre d’atteindre ce niveau, le sophrologue utilise un timbre de voix bien spécifique, dans un discours monocorde avec un débit très lent, ce qu’on appelle le “terpnos logos”. Cette voix va calmer, ralentir le rythme cardiaque et le niveau de vigilance, et la personne va se détendre au fur et à mesure pour atteindre un niveau de relaxation profond, tout en gardant une autonomie et une présence à soi.
Lors d’une première rencontre, on va d’abord faire une anamnèse pour mieux se connaître, et permettre au sophrologue de comprendre vos problématiques et vos besoins, de manière à adapter son protocole. On passera forcément par la sophronisation de base, qui est le socle commun de toutes les séances : cette posture où on baisse la vigilance, où on comprend mieux son schéma corporel, où on apprend à se détendre et à être plus présent à soi, pour ensuite faire le travail d’introspection pendant lequel le sophrologue va introduire des exercices de visualisation adaptés à vos problématiques.
A la fin de la séance, on revient petit à petit à un état de veille, en détendant à nouveau son corps, en reprenant connaissance de la présence dans la pièce, puis en commençant à mobiliser les différents segments : pieds, mains, yeux qui s’ouvrent… La “désophronisation”, c’est très important, car cela permet de conserver les effets qu’on a connu pendant la séance, donc il faut prendre le temps de revenir, doucement, sans précipiter les choses.
Il y a beaucoup de stress et d’anxiété pendant une grossesse, et les femmes enceintes sont extrêmement tendues et contractées au niveau musculaire. L’idée de comprendre son schéma corporel et les zones de tensions est très importante, cela va permettre de détendre la femme enceinte. Cela va aussi accompagner la connexion entre la mère et le bébé, car les femmes seront plus alertes et plus présentes à leur bébé pendant les séances, qui peuvent être refaites à la maison.
Enfin, cela va permettre de travailler sur des sujets plus profonds : quel rôle de mère je vais avoir avec ce bébé, bien vivre les changements corporels, etc.
L’objectif est de modifier son hygiène de vie : vous découvrez la sophrologie en séance avec un thérapeute ou une sage-femme, mais l’idée est de prolonger la sophrologie dans votre quotidien. Les exercices de respiration peuvent être pratiqués tout au long de la journée, dès que vous ne vous sentez pas bien. Quant aux exercices de visualisation, ils peuvent par exemple être pratiqués avant l’endormissement, le matin aussi pour se dynamiser, il y a plein de manières d’utiliser la sophrologie dans son quotidien.
L’accompagnement est adapté aux besoins de la femme enceinte, en fonction des mois de grossesse car les besoins ne sont pas les mêmes au premier trimestre qu’au dernier trimestre de grossesse. Il faut venir le plus tôt possible pendant la grossesse pour prévenir certains maux, que ce soit des douleurs physiques ou des appréhensions (plus psychologiques), et travailler tout cela en amont pour pouvoir accueillir le mieux possible ce bébé à venir et mieux vivre sa grossesse.
On travaille aussi bien sur la partie physique que sur la partie psychique, grâce à la détente corporelle et en modifiant la pensée de la personne en l’amenant vers une pensée positive, pour mieux gérer les aléas de la maternité et faire baisser le stress et l’anxiété qui peuvent avoir des répercussions importantes.
La préciosité de la sophrologie est de pouvoir l’utiliser en amont, comme outil de prévention, pour apprendre à gérer son stress et son anxiété.
Cet exercice peut être pratiqué assez tôt dans la grossesse pour pouvoir entrer en interaction avec votre enfant, puisque le lien se crée dès qu’ils sont présents à l’intérieur du corps des mamans.
Assise, allongée, … peu importe, il faut que la position vous soit confortable. L’idée est de s’isoler des bruits extérieurs, idéalement dans une pièce calme et propice à l’apaisement, mais vous pouvez aussi le faire sur votre lieu de travail sans aucun problème. A vous de rester bien concentrée et présente à vous-même. Gardez les yeux fermés si vous le pouvez, ou entrouverts. Posez vos mains au niveau de votre bas ventre, pour mieux vous centrer, avant de commencer, puis écoutez ma voix via le podcast.
Prendre juste quelques minutes par jour permet de vraiment se rendre compte de la présence de son enfant, qui bouge tellement de fois dans une journée ou même dans une seule heure : ce sont beaucoup de mouvements qu’on ne perçoit parfois pas tout de suite parce qu’on est happée par plein d’autres choses. Donc se centrer est vraiment important : ça calme, ça permet d’être présent à sa grossesse, et d’accueillir la venue de votre bébé, avec beaucoup d’attention et de présence.
Un dernier conseil : à la fin d’un exercice comme celui-ci, écrivez vos impressions ! Ca vous permet de voir où vous en êtes au fur et à mesure des mois de grossesse, si vous arrivez de plus en plus à relâcher certains segments de votre corps, si certaines tensions subsistent, si vous arrivez à transmettre ces messages d’affection et de reconnaissance à votre bébé, voir aussi votre état d’esprit. L’introspection continue aussi en dehors de l’exercice, par l’écrit. Cela peut faire beaucoup de bien.
Pour pouvoir bénéficier de cette séance de sophrologie au cours de votre grossesse, écoutez le podcast ! Nadia Karmel vous donne rendez-vous dans un prochain Podcast des parents curieux blédina pour aborder plus précisément de l’accompagnement du post-partum avec la sophrologie.
