Tous nos conseils bébé 0-4 mois

Cela peut nous angoisser en tant que parents, mais il est tout à fait normal qu’un bébé pleure, particulièrement lorsqu’il est tout petit. A sa naissance, un bébé arrive dans un nouveau monde qu’il ne connaît pas du tout. À cet âge, les pleurs sont importants. Autrefois, on pensait que les pleurs du bébé servaient à lui “faire les poumons”, qu’il allait être plus fort s’il pleurait. On sait aujourd’hui que ce n’est pas vrai et que ces pleurs sont des signaux d’alarme qui indiquent que quelque chose ne va pas. S’ils sont si désagréables à entendre pour les parents, c’est justement pour les faire réagir.

Petit à petit, le bébé comprend que lorsqu’il émet son signal, ses parents vont chercher à comprendre ce qui se passe et à régler son problème. Peut-être a-t-il faim ? Peut-être a-t-il sommeil ? Peut-être que sa couche doit être changée ? Peut-être a-t-il besoin d’être bercé ou d’avoir un câlin ?
Le bébé se dit : j’ai un problème, il y a un adulte qui répond à mon problème, donc cet adulte est important pour moi. Mais attention, il est important de laisser un intervalle entre le moment où l’enfant pleure et le moment où l’on vient à lui, parce que si l’on agit trop vite, dès que le bébé ouvre la bouche, il ne comprendra pas ce lien qu’il y a entre ses pleurs et l’adulte qui vient pour lui. A l’inverse, ne pas venir du tout, le laisser pleurer, est catastrophique car il ne peut pas se dire que quelqu’un va s’occuper de lui. Il est seul au monde et la création du lien d’attachement peut être perturbée.

C’est pour cela qu’il faut être à l’écoute mais pas dans l’angoisse. Il faut laisser ce petit intervalle et lui dire par exemple : « Oui je vais venir, j’en ai pour une seconde, j’arrive à ton chevet ». Mais ne pas sauter tout de suite sur son bébé parce qu’il pleure. Il ne faut donc pas hésiter à lui parler, c’est important.

L’alimentation est un soin important pour un nouveau-né : quand un tout-petit a faim, il est complètement déstructuré, il ne sait pas ce qui lui arrive, il est dans un malaise total. En effet, il a été nourri en continu pendant sa période fœtale, il n’a pas du tout ressenti cette faim. A présent, entre 0 et 4 mois, il se met à ressentir quelque chose qu’il ne connaît pas et qui a tendance à le détruire. Il va falloir le nourrir et ça va le réconforter. À cette période, l’alimentation est exclusivement constituée de lait, et principalement de lait maternel.

Mais les bébés de 0 à 4 mois ne pleurent pas seulement parce qu’ils ont faim. Certains parents ont tendance à lier automatiquement les pleurs à la faim. Le risque est alors de le nourrir trop, ou trop souvent, par exemple toutes les deux heures. Cela va poser problème car s’il n’a pas assez faim, il ne boira pas correctement. Et, à force d’être trop nourri, il peut avoir mal au ventre.
Si le bébé est de poids normal, si sa courbe de croissance est harmonieuse, on peut espacer les prises de lait (allaitement au sein ou biberons de lait) toutes les 3 à 4 heures au départ, puis espacer encore davantage, ce qui permet au bébé d’avoir une autre réponse que l’alimentation à ses pleurs. Prendre son bébé dans les bras, le bercer, lui parler, sortir le promener sont des moments tout aussi importants pour lui, qui vont permettre d’espacer ces temps d’alimentation.
Dans les premiers mois de la vie, un bébé peut aussi avoir mal au ventre : en effet, des bactéries s’installent pour lui permettre de mieux digérer. Son système digestif se prépare doucement pour la diversification alimentaire qui, dans quelques mois ou semaines, le conduira à découvrir les purées de légumes puis d’autres aliments.

Les bébés pleurent aussi quand ils sont fatigués ou qu’ils n’arrivent pas à trouver le sommeil. Cela peut aussi être des pleurs de mal-être car, encore une fois, tout est nouveau et tout peut être angoissant pour un tout-petit. Certains bébés peuvent pleurer longtemps mais finir par s’endormir. C’est ce qu’on appelle des pleurs de décharge : tout sort par les pleurs et les bébés s’apaisent ensuite.

Il ne faut pas être angoissé par les pleurs des tout-petits mais être à leurs côtés. Parfois on ne trouve pas la manière de les calmer, on ne parvient pas à déchiffrer ces pleurs. Mais il ne faut pas oublier que les bébés peuvent être mal à l’aise également parce qu’ils sont dans l’humidité (de leur couche) ou qu’ils sont angoissés parce qu’ils ne savent pas où ils se trouvent (nouvelle chambre, nouveaux bruits, nouvelles odeurs, …).

Au tout début, un bébé n’a pas vraiment de rythme de sommeil. En effet, dans le ventre de sa maman, il faisait un peu ce qu’il voulait, il dormait par à-coup, il était réveillé, il dormait, … Au début, il va donc continuer un peu sur ce rythme et se réveiller la nuit. Ce n’est pas pour embêter ses parents mais souvent parce qu’il a faim. En général, entre 0 et 4 mois, il n’a pas suffisamment de réserves alimentaires pour ne pas manger la nuit. Bien sûr, les enfants plus costauds auront moins de besoins. Mais il y a aussi les « petites crevettes », qui ont besoin de se remplir et qui vont manger un peu plus souvent et donc dormir un peu moins.
D’ailleurs, dormir comme un bébé ne veut pas dire dormir profondément, cela veut dire dormir de façon saccadée.
Par ailleurs, il arrive parfois que les bébés pleurent dans leur sommeil ou grognent un peu, qu’ils semblent chercher avec la tête (donnant l’impression qu’ils aient envie de téter). Malgré cela, ils peuvent tout à fait, à ce moment-là, réussir à replonger dans le sommeil.
C’est pour cela qu’il est conseillé d’attendre un petit peu lorsque votre enfant se met à pleurer la nuit car il peut se rendormir sans que vous ayez besoin d’intervenir.
Enfin, certains enfants vont très vite espacer les tétées la nuit. Mais, généralement, un enfant fait ses nuits lorsqu’il pèse 5 ou 6 kilos.

Au début, les phases d’éveil d’un nourrisson sont courtes mais elles vont s’allonger de plus en plus. On parle alors de phases d’interactions précoces. Elles sont très importantes surtout au début. L’idéal est de profiter de ces moments pour prendre le temps de regarder son bébé qui va nous regarder longuement en retour. En fait, il nous scrute, il apprend à comprendre notre visage et à le découvrir. Au départ, ce sont les yeux de l’adulte qui l’attirent, puis sa bouche. Regarder son bébé dans les yeux va aussi lui permettre d’entendre notre voix, qui était déformée lorsqu’il était dans le ventre de sa maman : même s’il reconnaît sa voix, cela reste un nouveau monde pour lui.
Au début, on va d’ailleurs lui parler le “mamané” qui consiste en cette voix aux sons aigus que les parents utilisent naturellement, que l’on qualifie pour certains d’un peu “gaga”. Cette voix tout à fait particulière est très intéressante parce que ce sont les sons que le bébé entend le mieux et qui vont l’interpeller et l’intéresser le plus.

Le portage est également très important pour nos bébés. C’est une façon de le bercer, d’autant que les bras de ses parents sont en fait le meilleur endroit qui soit. Pour lui, l’adulte est un objet multi-sensoriel qui a une odeur, qui bouge, parle, caresse. C’est très important pour lui de ressentir tout cela, notamment au niveau de la tête. Quand on arrive à faire cela, notre bébé est apaisé. Et intéressé parce que c’est avec ses sens qu’il découvre le monde. C’est une stimulation très intéressante pour le bébé.

Merci à Laurence Rameaux, puéricultrice et formatrice de professionnels de la petite enfance pour ses précieux conseils sur les bébés de 0 à 4 mois. Découvrez d’autres épisodes du Podcast Parents Curieux de Blédina.

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