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Quel est l'âge de bébé ? 17 mois
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Quand on est parent, il est fréquent de se sentir un peu démuni ou inquiet face à son bébé qui refuse de manger ou de goûter certains aliments. Est-ce juste une manifestation parmi d’autres lors de périodes dites d’opposition entre notre enfant et nous, adultes ? Est-ce que cela peut être le signe de troubles plus graves ? Que faire si votre bébé traverse une phase de néophobie alimentaire ?
Faisons le point dans notre nouveau Podcast des parents curieux, avec le Dr Douvillez, pédiatre allergologue à Lyon.
Zoom sur les questions abordées avec le Dr Douvillez dans ce podcast :
Le terme de « néophobie alimentaire » est un « grand mot » qui peut faire peur aux parents. Il correspond au fait que le bébé refuse de manger des aliments nouveaux.
Il faut savoir que l’enfant mange grâce à un processus d’expérience sensorielle qui passe par le fait de regarder, de toucher et de sentir avant de porter les aliments à la bouche. Toute perturbation au moment de la mise en place de ce processus entrainera des troubles alimentaires et notamment des difficultés avec les morceaux. La nouveauté côté nourriture induit des réticences déclenchées par la vue, le toucher et l’odorat.
Concrètement, l’enfant peut faire preuve d’une certaine sélectivité alimentaire : il trie et examine attentivement l’aliment, puis le goûte à contrecœur et en petite quantité, pour finalement le recracher.
C’est une étape normale du développement de l’enfant, qui commence vers 18 mois et peut durer jusqu’à l’âge de 6 ans. Tout l’enjeu est de prévenir et de dédramatiser cette situation pour ne pas que les choses se cristallisent.
Pendant les premiers mois de la diversification alimentaire, il est préférable de proposer un aliment différent chaque jour, pour que votre enfant apprenne le goût de chacun, et au bout de quelques mois, les présentations peuvent être variées et différents légumes associés en ajoutant des épices et des herbes aromatiques pour éviter la monotonie et stimuler tous ses sens !
Les morceaux seront introduits entre 6 et 9 mois en commençant par des croutes de pain et des boudoirs, toujours sous la surveillance d’un adulte, puis des petits morceaux, qui seront séparés des purées pour ne pas mélanger les textures.
La convivialité des repas est primordiale, et tout doit être mis en œuvre pour que ce soient des moments de plaisir et de découverte gustative, dans une ambiance joyeuse et détendue, en famille.
Quelques clés :
En bref, essayez de rester calmes et détendus car votre enfant se rend compte qu’il a un pouvoir sur vous en refusant la nourriture et il peut en jouer… Faites comme si cela n’avait aucune importance pour vous… même si ce n’est pas simple !
Souvenez-vous de l’adage « un enfant ne se laisse jamais mourir de faim ». N’oubliez pas d’ailleurs non plus que l’appétit de vos enfants est variable d’un jour à l’autre, tout comme le vôtre.
Les visites régulières chez le médecin de votre enfant permettent de surveiller son état nutritionnel et sa courbe de croissance. Si la période de néophobie alimentaire vous inquiète, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour lui faire part de la situation, même s’il n’a pas de visite obligatoire ou de vaccin prévu prochainement. Il pourra vous guider pour adopter une attitude bienveillante et vous aider à éviter que les difficultés ne s’installent.
L’anorexie d’opposition survient à partir de 6 mois et se manifeste là encore par un refus de l’alimentation avec ses parents. Le tout-petit détourne la tête, serre les dents, s’agite, recrache ou garde les aliments dans la bouche. Par contre, sa soif est conservée.
Cette anorexie s’installe le plus souvent à la suite d’un événement ayant bouleversé la vie de l’enfant, tel que le sevrage ou un changement de mode de garde. Elle concerne le plus souvent des petits bébés au caractère curieux de tout, vif, joueur et bien éveillé sur le plan psychomoteur.
L’état nutritionnel et la croissance du bébé sont parfaitement normaux. En général, l’enfant souffrant d’anorexie d’opposition mange bien dans un autre environnement, à la crèche ou chez la nounou, par exemple, où il est aussi entrainé par un groupe d’enfants.
Accompagné par votre médecin, si vous arrivez à prendre de la distance, tout rentrera dans l’ordre facilement. En revanche, si le symptôme s’installe pour des mois voire des années, l’anorexie confère à l’enfant une « toute-puissance » qui pourra s’étendre à d’autres domaines, avec des colères, spasmes du sanglot, ou encore des troubles du sommeil…
Les difficultés alimentaires sont le plus souvent normales et passagères. Ne restez pas seul avec vos interrogations et parlez-en à votre médecin et surtout faites des repas de bébé des moments de joie et de découverte et faites-vous plaisir à table, tous ensemble, en famille !