Filtre par âge ?
Quel est l'âge de bébé ? 17 mois
4mois 36
mois
À quel âge bébé va-t-il parler ? Grande question, qui témoigne de l’empressement qu’ont les jeunes parents de communiquer avec leur bébé autrement que par les câlins et les bisous. Mon enfant est-il en retard pour l’apprentissage du langage ? Et que signifie « parler » ? Est-ce émettre des sons ? Dire « papa » ou « maman » ? Ou encore formuler des phrases bien construites avec sujet, verbe et complément ? Est-ce que parler avec ses mains en langage des signes, c’est aussi « parler » ?
« Parler », c’est tout cela à la fois : gazouiller, s’adresser à une personne en particulier, communiquer, construire des phrases. À chaque étape de développement ses progrès dans l’acquisition du langage. Même si chaque petit bout évolue à son rythme propre et qu’il n’y a pas de règle ni de réponse toute faite en la matière, voici les grandes phases que tout enfant est amené à traverser.
Âge moyen | Enfant qui parle tôt | Enfant qui parle tard | |
Gazouillis | 8 semaines | 6 semaines | 10 semaines |
Premières syllabes | 7-8 mois | 6 mois | 9-10 mois |
« Papa » et « Maman » | 8-12 mois | 7 mois | 14-18 mois |
Phrases de 2 ou 3 mots | 20-24 mois | 18-20 mois | 24-30 mois |
Nomme des parties de son corps | 18-24 mois | 16 mois | 30-36 mois |
Emploie le « je » | 24-30 mois | 22-24 mois | 30-36 mois |
Compte jusqu’à 10 | 26-30 mois | 24-26 mois | 30-36 mois |
Ce qui est fascinant, c’est que tous les bébés du monde, qu’ils soient Japonais, Brésiliens ou Nigérians, gazouillent de la même façon. En France, nous résumons ces gazouillis émis à partir de 2 mois par l’onomatopée « areuh », qui n’est pas forcément la transcription que l’on en fait ailleurs. Mais ces premiers essais vocaux sont identiques, quel que soit l’univers linguistique dans lequel l’enfant a baigné. Le nouveau-né découvre sa voix, variant les intensités sonores, prenant plaisir à ses vocalises. Pour lui, gazouiller est un jeu.
Même les enfants non-entendants gazouillent ; en revanche, ils abandonnent vite ces essais vocaux, car, privés de la satisfaction d’entendre les modulations de leur voix, ils arrêtent rapidement ces expérimentations.
Émises à partir de 7-8 mois généralement, elles varient selon l’environnement linguistique du bébé : un petit Hongrois ne babillera pas de la même façon qu’un petit Marocain. Le bébé français commence généralement par prononcer les syllabes « pa », « ba » et « ma ». D’où les premiers papapapa et mamamama qui font se pâmer d’admiration les parents béats d’amour. Encouragé par tant de reconnaissance et d’intérêt, l’enfant persévère dans cette voie (et sa voix !), et associe rapidement le « papa » à son père et le « mama » à sa mère.
Très vite, il parvient à diversifier les syllabes prononcées et, vers 8 ou 9 mois, il en a acquis 5 ou 6, comme « pa, ba, ma, da, di, to… ». Les vocalises lui procurent souvent une vive joie. C’est pourquoi certains petits sont aussi bavards, même seuls dans leur lit : ils s’amusent à moduler leur voix, variant les intensités, les débits, les syllabes et les intonations. D’autres, moins démonstratifs, n’en enregistrent pas moins une diversité de sons qui viendront alimenter leur répertoire quand ils oseront se lancer.
Si l’on met de côté les indétrônables « papa » et « maman », les bébés commencent à apprendre et prononcer leurs premiers mots, qui varient en fonction des centres d’intérêt de chacun et de leurs possibilités physiques, vers l’âge de 10 ou 12 mois. Les mots sont souvent escamotés (« to » à la place de « gâteau », ou « boi » à la place de « boire »), mais le sens est là, et la parole devient un outil de plus en plus intéressant pour communiquer leurs besoins et faire émerger leur personnalité.
L’apprentissage des 50 premiers mots est souvent un peu long, car il faut laisser le temps au bébé de comprendre l’articulation entre le mot et l’idée qu’il désigne, et de s’entraîner à prononcer des syllabes très différentes. Puis, par la suite, tout s’accélère : entre 12 et 24 mois, votre enfant va apprendre et mémoriser un nombre impressionnant de mots, surmontant les difficultés syntaxiques de sa langue (les accords, les pronoms, les temps, les homonymies…). Il faut alors en profiter pour communiquer le plus possible avec lui, afin d’enrichir son vocabulaire et de l’aider à s’approprier sa langue.
Encore une fois, d’un enfant à un autre, l’âge auquel un enfant prononce ses premières phrases varie beaucoup. Certains osent se lancer très tôt, dès 16 mois ; d’autres, qui se sont plus concentrés sur le développement psychomoteur, mettront plus de temps et ne parleront que bien plus tard, vers 30 mois. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Plus qu’un problème, l’entrée en maternelle d’un enfant qui ne parle pas bien doit être vue comme une solution. Il se peut que votre enfant ne fasse pas l’effort de bien s’exprimer parce qu’il veut rester votre bébé, qu’il sait que vous le comprenez parfaitement et que vous devancez ses demandes. Cependant, dans un contexte de collectivité, avec une maîtresse qui ne pourra pas consacrer tout son temps à un seul élève et des camarades avec qui il voudra interagir, votre enfant sera bien obligé de progresser dans sa façon de s’exprimer. Il est très fréquent d’observer des progrès faramineux dès le premier trimestre d’école.
La rééducation du langage auprès d’un orthophoniste est préconisée à partir de 4 ans, si le niveau de langage demeure trop puéril ou si l’enfant a des difficultés de prononciation marquées.
Les capacités de compréhension du bébé sont bien antérieures à celles d’expression. Les recherches en la matière ne cessent de nous étonner : dès ses premiers mois de vie, un nourrisson a intégré certaines phrases et y réagit. Par exemple, un bébé de 3 mois à qui sa maman dit simplement : « tu vas manger », sans même déboutonner son chemisier si elle l’allaite, verra son enfant s’agiter fébrilement, témoignant de son impatience.
Il semble admis qu’un enfant réponde à son prénom à partir de 7 mois.
L’acquisition du langage ne se déroule pas selon un calendrier précis. Et chaque enfant évolue selon son rythme propre, souvent corrélé à ses autres apprentissages (certains, plus physiques, vont se concentrer sur l’apprentissage de la marche avant de se mettre à parler et à enrichir leur vocabulaire). Mais, sans s’inquiéter, il faut être attentif au comportement de son enfant et partager ses interrogations avec son pédiatre ou son médecin traitant si besoin.
L’emploi du « je » pour parler de soi est généralement acquis au cours des 2 ans de l’enfant. Il a compris que, tout en appartenant au monde qui l’entoure, il constitue une entité propre et bien différenciée. Il est alors capable d’exprimer ses sentiments, ses frustrations et sa subjectivité, ce qui va l’aider à passer le cap des colères si spécifique à cet âge (et ainsi soulager ses parents !).
La langue des signes bébé (ou LSB pour les intimes) est une méthode élaborée dans les années 2000 aux États-Unis par deux universitaires californiennes, Linda Acredolo et Susan Goodwyn, pour faciliter la communication avec de tout petits enfants. Cette technique peut être utilisée dès 4 ou 6 mois, donc avec un petit bébé encore bien incapable de prononcer des mots. Cela ne signifie pas que l’enfant sera en mesure de signer des mots immédiatement (il a besoin d’avoir acquis une certaine coordination de ses mouvements pour cela), mais cet enseignement permet de préparer le terrain pour que, dès 8 mois, quand il commencera à pointer du doigt les objets l’intéressant, il puisse expliciter ses requêtes et limiter ainsi ses frustrations.
Cette méthode, qui a franchi l’Atlantique à la fin des années 2000, rencontre un vif succès dans les crèches et garderies françaises.