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Votre nouveau-né, par ailleurs en bonne santé, a des épisodes de pleurs récurrents et éprouvants ? Il se tortille et semble souffrir sans que vous parveniez à le soulager ? Vous soupçonnez des coliques ? Mais quels symptômes exactement se cachent derrière ce vocable de « coliques » ? Quelles sont les causes de ces bobos qui semblent venir du ventre ? Comment soulager votre nourrisson lors d’un épisode de colique ? Y a-t-il des traitements qui marchent ? Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?
Les premiers mois de la vie d’un bébé ne sont pas que gazouillis, échanges de sourires et tendres areuh areuh. L’autre versant de la maternité, ce sont aussi les pleurs de bébé, qui a pourtant bien mangé, a été changé et câliné à volonté. Voici quelques conseils et techniques pour l’aider, ainsi que toute la famille, à passer ce cap.
Les coliques demeurent un mystère pour les pédiatres et les spécialistes de la petite enfance. Voici quelques critères aidant à les diagnostiquer 1 :
Environ 20 % des nourrissons souffrent de ces coliques, qui peuvent mettre à mal la patience des parents.
Les coliques sont indéniablement une source de préoccupation importante pour les parents : les mères les citent en deuxième position de ce qui les soucie, après les difficultés alimentaires (régurgitations, repas compliqués), et avant les troubles du transit et l’ictère2.
Il est tout à fait normal de se sentir impuissant et désarmé face à des pleurs et des cris qu’on ne parvient pas à calmer. Cependant, la première chose à se dire est que ces coliques ne sont pas graves. N’hésitez pas à consulter votre pédiatre ou médecin de famille pour en parler avec lui, il vous le répètera : elles sont bénignes (même si elles perturbent l’équilibre familial et constituent un épisode pénible pour tous) et vont disparaître spontanément.
Surtout, soyez convaincu que l’enfant n’en gardera aucune séquelle. Une étude médicale portant sur un groupe de bébés avec coliques, suivis pendant 4 ans, a démontré que leur développement tant physique que psychique n’a différé en rien des autres enfants (pas de problèmes spécifiques de sommeil, de croissance ou d’hospitalisation). La seule particularité observée dans le groupe de nourrissons ayant eu des coliques était qu’ils étaient décrits comme plus « émotifs »3.
En résumé, si les épisodes de colique peuvent paraître « graves » aux parents qui les vivent et qui sont plongés régulièrement dans des crises de cris stridents et angoissants pour eux, pensez qu’elles ne sont que temporaires et ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir. Par ailleurs, les pleurs de l’enfant ne sont pas nécessairement synonymes de douleurs.
Apparues dans les premiers mois de vie, lorsque le nourrisson est âgé d’environ 4 semaines, les coliques disparaissent la plupart du temps spontanément vers l’âge de 3-4 mois (mais, dans certains cas, elles peuvent durer jusqu’aux 6 mois du bébé). Généralement, le pic des épisodes de pleurs intervient autour des 6 à 8 semaines de l’enfant4.
Il est important, de faire appel à un professionnel de santé si vous vous sentez dépassés, épuisés, à la limite de craquer. Ce n’est pas un aveu de faiblesse ni une prise en défaut de vos qualités parentales, bien au contraire ! Le médecin ou le pédiatre vous aidera à surmonter votre fatigue et saura vous orienter vers des unités de soins mère/enfant qui pourront être d’excellents relais pour vous soutenir face à cet épisode éprouvant. Il vous proposera aussi des solutions pour surmonter les épisodes de coliques de votre bébé.
C’est la grande question, car, à partir du moment où on a identifié l’origine du mal, il est plus simple de le traiter. L’origine des coliques est bien souvent multifactorielle. Plusieurs hypothèses sont évoquées5 :
La prise en charge des coliques est avant tout comportementale ; aucun traitement médicamenteux n’a réellement fait la preuve de son efficacité. Dans 90 % des cas, le seul « traitement » efficace est la réassurance des parents et leur accompagnement afin de surmonter cette période qui peut être difficile pour toute la famille.
Diverses petites techniques peuvent être essayées afin de soulager les coliques du nourrisson.
Les conditions de prise des repas de bébé sont importantes : privilégiez un environnement calme, à l’écart du bruit et des sollicitations en tous genres. Fractionnez les prises alimentaires en augmentant leur fréquence. Et tenez votre enfant le plus à la verticale possible afin de limiter les régurgitations.
Les coliques des bébés ne sont pas graves et ne portent pas préjudice au développement ultérieur de votre enfant. Armez-vous de patience, faites-lui savoir que vous êtes présent pour lui, attentif à son bien-être et prenez-le dans vos bras autant que vous le pouvez. Mais si vous êtes épuisé ou que vous devez vous occuper des aînés ou travailler, ne culpabilisez pas : ces douleurs sont passagères et votre bébé n’en gardera aucune séquelle.
[1] Benninga M. A., Nurko S., Faure C., Hyman P. E., James Roberts I. S., Schechter N. L. (2016). Childhood Functional Gastrointestinal Disorders: Neonate/Toddler. Gastroenterology, 150, 1443-1455.
[2] Cottrell B.H., Todd N.A. Home care concerns for the normal newborn. Home Care Provid 1998; 3:293-7.
[3] Canivet C., Jakobson I., Hagander B. Infantile colic follow up at four years of age: still more « emotional », Acta Paediatr 2000; 89: 13-7.
[4] Vandenplas, Y., Ludwig, T., & Szajewska, H. (2015). Gut Health in early life : Implications and management of gastrointestinal disorders. Wiley.
[5] Vandenplas Y. et al. (2015).
[6] Benninga M.A. et al (2016).
[7] Savino F (2007) Focus on infantile colic. Acta Paediatr 96, 1259-1264.